Le marché du vin en France connaît une dynamique particulière en ce moment. En 2024, la filière vitivinicole a su transformer les défis économiques en opportunités stratégiques, notamment grâce à des événements comme Wine & Vinexpo Paris.
La 5e édition de ce salon a été marquée par une augmentation de 14 % du nombre de visiteurs par rapport à l’année précédente, atteignant 41 253 participants venant de 137 pays.
Cet événement a démontré l’importance croissante du marché international, avec une présence significative d’exposants étrangers et une demande toujours plus forte pour les produits français.
Toutefois, en France, l’inquiétude se fait sentir auprès des cavistes, et des exploitants dans un contexte de déconsommation.
Dans cet article, en prévision de Wine Paris 2025, nous passons en revue les tendances et les défis qui traversent le secteur.
Wine Paris 2025 : Des attentes en hausse dans un environnement complexe
Pour 2025, les attentes sont encore plus grandes. Le prochain salon, prévu du 10 au 12 février, promet d’amplifier la dynamique de l’an passée, et notamment en nombre de visiteurs.
Les producteurs internationaux auront accès à des espaces dédiés pour présenter leurs innovations, tandis que les régions viticoles françaises continueront de jouer un rôle central avec une présence indéfectible.
En 2024, Wine Paris a enregistré une augmentation de 30 % de la présence des principaux acheteurs des marchés clés, témoignant de son rôle crucial dans le développement commercial de la filière.
La 6e édition de Wine Paris devrait donc voir une augmentation des exposants internationaux, avec un hall entier dédié à l’Italie et une forte présence de producteurs de bières, cidres et spiritueux de divers pays.
Les acteurs internationaux reconnaissent l’importance stratégique de ce salon pour pénétrer et se renforcer sur le marché européen et au-delà.
Le salon a également vu un accroissement de 92 % des exposants internationaux dans le secteur des spiritueux et autres boissons craft.
A noter, le programme ON! de Wine Paris offrira une plateforme unique pour les échanges professionnels avec plus de 126 sessions prévues en 2024.
Ce programme enrichi visera à stimuler les discussions autour des tendances actuelles et futures du marché.
Le programme OFF, quant à lui, favorisera les rencontres informelles dans les restaurants et bars de Paris, prolongeant les discussions d’affaires dans une atmosphère conviviale.
Les chiffres clés du marché du vin et du champagne en France
En 2019, la France a produit 4,2 milliards de litres de vin, représentant 17 % de la production mondiale, faisant du pays le deuxième producteur mondial derrière l’Italie. (Source : CNIV)
Le secteur vitivinicole est un pilier de l’économie française, avec une contribution significative à la balance commerciale du pays.
En 2019, les exportations de vins et spiritueux ont généré 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires, consolidant la position de la France comme leader mondial en valeur.
Le Champagne, vignoble unique, réparti sur 34 200 hectares, s’étend sur trois régions, cinq départements et 319 communes. Il est cultivé par 16 200 vignerons, 125 coopératives et 390 maisons de Champagne, constituant ainsi un réseau dynamique et diversifié. (Source : Champagne.fr)
En 2023, la récolte a atteint 314 millions de bouteilles, avec un rendement moyen de 11 400 kg par hectare.
Il représente 9 % de la consommation de vins effervescents en volume mais 35 % en valeur, démontrant sa position premium sur le marché global.
Les expéditions en 2023 se sont élevées à 299 millions de bouteilles, dont 216,7 millions par les Maisons de Champagne et 82,3 millions par les Vignerons et Coopératives.
À l’international, cette répartition est encore plus marquée, avec 86 % des expéditions effectuées par les maisons de Champagne et seulement 14 % par les vignerons et coopératives.
Cette filière, première appellation viticole mondiale, continue de prospérer et d’attirer l’attention des amateurs de vins fins du monde entier.
Une filière qui n’échappe pas toutefois à des contraintes
Alors que Paris s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques d’été de 2024, une enquête de l’observatoire Ankorstore a révélé que 85 % des cavistes n’attendent pas d’effet significatif de cet événement sur leurs ventes de vin.
Les cavistes, déjà éprouvés par l’inflation et un contexte économique et politique incertain, ne prévoient pas de hausse de la consommation liée aux JO, suivant les tendances observées lors d’autres grands événements sportifs comme le championnat d’Europe de football et le Tour de France.
Malgré ce scepticisme, quelques secteurs restent modérément optimistes : les boutiques de décoration et de la maison (19 %) et les bars, hôtels et restaurants (16 %) pensent pouvoir tirer parti des JO.
Toutefois, les cavistes restent globalement pessimistes, avec 95 % d’entre eux rapportant une activité souffrant de l’inflation et 72 % considérant leur situation commerciale tendue.
La filière du vin en France fait face à une déconsommation marquée, en particulier pour les vins de consommation quotidienne à faible prix.
Martin Cubertafond, consultant en stratégie, note une tendance à la premiumisation : une consommation moindre mais de meilleure qualité. (Source : Vitisphère.fr)
Les vins de valeur supérieure, consommés lors d’occasions spéciales, voient leur demande augmenter légèrement, tandis que les vins de volume déclinent régulièrement de 3 % par an.
La surproduction structurelle persiste, exacerbée par une diminution des exportations mondiales de vin depuis 2017.
Le mirage chinois s’est dissipé, et les grands marchés mondiaux, à l’exception du Brésil, sont en décroissance.
Aux États-Unis, autrefois un marché en croissance insolente, tous les indicateurs sont maintenant au rouge, avec une surcapacité des vignobles et des interrogations sur l’intégration des communautés sous-consommatrices de vin.
Le vignoble bordelais, emblème de l’excellence viticole française, traverse une crise profonde.
Dominique Techer, porte-parole de la Confédération Paysanne de Gironde, décrit une situation de « cessation de paiement objective » avec des ventes de foncier à l’arrêt, sauf pour quelques appellations privilégiées.
Cette crise, exacerbée par des phénomènes climatiques défavorables, nécessite une réorganisation et une relance de l’intelligence collective pour éviter un effondrement total. (Source : Vitisphere.fr)
Dans ce contexte, une participation réussie à Wine Paris pourrait être cruciale.
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Pour les exposants, réussir sa participation à Wine Paris passera par une présence marquante et bien pensée.
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