En route pour le SIRHA 2025 : Les tendances émergentes de l’industrie alimentaire

En route pour le SIRHA 2025 : Les tendances émergentes de l'industrie alimentaire

En prévision du salon SIRHA 2025, il est intéressant de se pencher sur les tendances actuelles qui traversent l’industrie alimentaire. Ces tendances, axées sur la durabilité et la personnalisation, seront sans doute au cœur des discussions et des innovations présentées.

1. Protéines alternatives

Face aux préoccupations croissantes en matière de santé et d’environnement, les consommateurs se tournent de plus en plus vers des sources de protéines alternatives.

Parmi celles-ci, on trouve la viande cultivée en laboratoire, les aliments à base de plantes, les insectes comestibles et le mycoprotéine.

Selon une étude d’Innova Market Insight, environ 50% des consommateurs seraient prêts à intégrer des protéines alternatives dans leur alimentation quotidienne. [5].

Des startups comme The Protein Brewery aux Pays-Bas, qui développe le FERMOTEIN, une protéine sans origine animale, montrent comment la biotechnologie peut proposer des solutions durables.

De même, l’entreprise malaisienne Ento cultive des grillons pour créer des produits alimentaires riches en protéines, utilisant moins de terres et d’eau que l’élevage traditionnel.

Des événements comme le salon Alimentaria 2024 ont déjà mis en lumière en mars dernier l’importance des protéines alternatives dans l’industrie alimentaire.

Ce marché, incluant les algues et les insectes, est bel et bien en pleine expansion. Une étude projette à ce sujet une augmentation significative de la demande mondiale à l’horizon 2050 [2].

En France, le plan d’investissement France 2030 soutient déjà activement le développement des filières de protéines végétales. [4].

2. Nutraceutiques

Les nutraceutiques, qui incluent des suppléments nutritionnels, des aliments fonctionnels et des aliments médicinaux, sont en plein essor.

La pandémie de COVID-19 a intensifié la demande pour ces produits, car les consommateurs recherchent des moyens de renforcer leur santé et leur immunité.

Les startups comme Farmhand Organics aux États-Unis se concentrent sur des aliments fermentés naturellement probiotiques, tandis que Voll Sante en Inde propose des aliments fonctionnels pour prévenir la malnutrition et les maladies chroniques.

En 2022, le marché français des compléments alimentaires (incluant les produits nutraceutiques) a généré un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros, enregistrant une hausse de 3 % par rapport à 2021 [3].

Le marché européen des produits nutraceutiques devrait atteindre 83,88 milliards USD en 2024 et croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 4,91 % pour atteindre 106,59 milliards USD en 2029 [2].

    Ces chiffres montrent que les nutraceutiques représentent une part croissante de l’industrie alimentaire en France, soutenue par une demande accrue pour des produits de santé et de bien-être.

    3. eCommerce alimentaire

    L’essor du commerce électronique dans l’industrie alimentaire a été accéléré par la pandémie, les consommateurs recherchant des options de livraison à domicile et des modèles de distribution directe aux consommateurs (D2C).

    En mars 2024, les ventes liées à l’alimentation représentaient 20 % du total des ventes en ligne en France, surpassant les secteurs de la high tech (18 %) et de la mode (16 %) [1].

    Des plateformes comme Byte Elephant en Inde et Ghost Kitchen en Corée du Sud facilitent la gestion des commandes et offrent des espaces de cuisine dédiés pour les entreprises de livraison.

    Cette tendance améliore non seulement l’accès aux produits alimentaires mais aussi l’efficacité des chaînes d’approvisionnement.

    4. Sécurité alimentaire et transparence

    La sécurité et la transparence des aliments sont devenues des préoccupations majeures pour les consommateurs.

    A ce titre, l‘ANIA (Association nationale des industries alimentaires) regroupe 32 syndicats métiers et 17 associations régionales pour travailler sur des initiatives visant à améliorer la sécurité alimentaire et la transparence dans l’industrie [3].

    Grâce à des technologies comme la blockchain et l’Internet des objets (IoT), les entreprises peuvent offrir une traçabilité complète de leurs produits.

    Thrasos en France utilise l’IA pour scanner et valider les protocoles de nettoyage dans les lignes de production alimentaire, tandis que ThisFish au Canada développe des logiciels de traçabilité pour l’industrie des fruits de mer.

    Le gouvernement français a par ailleurs lancé l’initiative Origine’Info pour améliorer la transparence de l’origine des produits alimentaires transformés.

    Une étude indique que seulement 69 % des consommateurs français ont confiance dans les aliments qu’ils consomment, soulignant la nécessité d’améliorer la transparence et la sécurité alimentaire [6].

    La transparence alimentaire est devenue un gage de confiance pour les consommateurs, qui recherchent des aliments plus sains et durables [5].

    5. Nutrition personnalisée

    La nutrition personnalisée, qui utilise des tests génétiques et des préférences individuelles pour créer des régimes alimentaires sur mesure, est en pleine expansion.

    Le marché mondial de la nutrition personnalisée était évalué à 9,06 milliards USD en 2021 et devrait atteindre 20,14 milliards USD d’ici 2029, enregistrant un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 10,50 % [6].

    De nombreuses startups en France se lancent dans le développement de la nutrition personnalisée, convaincues par les opportunités qu’offre ce secteur [2].

    En 2017, les ventes d’aliments fonctionnels en France ont atteint 6 milliards d’euros, montrant l’intérêt croissant des consommateurs pour des produits adaptés à leurs besoins spécifiques [1].

    Des startups comme NGX au Royaume-Uni offrent des shakes repas personnalisés en fonction des tests ADN à domicile, tandis que Mefood Omics en France utilise l’IA et le machine learning pour créer des plans alimentaires personnalisés et suivre les patients.

    6. Digitalisation des restaurants

    La digitalisation des restaurants améliore l’expérience client et l’efficacité opérationnelle.

    En 2020, le marché de la restauration livrée en France a atteint un chiffre d’affaires record de 4,9 milliards d’euros, illustrant l’importance croissante des services en ligne et de livraison dans la restauration [5].

    Des outils comme les menus numériques, les kiosques en libre-service et les paiements sans contact sont de plus en plus courants.

    Des startups comme AAHI en République Tchèque et RestaurantOS au Canada développent des plateformes pour optimiser les interactions client-restaurant et les opérations de gestion.

    52 % des entreprises de restauration ayant une présence en ligne constatent une augmentation de leur chiffre d’affaires grâce à la digitalisation [1].

    90 % des amateurs de restaurants débutent leurs recherches en ligne, montrant l’importance d’une présence numérique pour attirer des clients [4].

    Ces chiffres montrent que la digitalisation est un facteur clé de développement pour les restaurants en France, leur permettant d’améliorer leur chiffre d’affaires et d’attirer de nouveaux clients grâce à une présence en ligne et à des services numériques.

    7. Réduction du gaspillage alimentaire

    La réduction du gaspillage alimentaire est essentielle pour lutter contre l’insécurité alimentaire et réduire l’empreinte environnementale de l’industrie.

    En 2021, le gaspillage alimentaire a représenté 63 kg par Français en moyenne, soulignant l’ampleur du problème au niveau individuel [5].

    Des solutions comme le tracker de gaspillage alimentaire de Lumitics à Singapour et la plateforme Food Drop au Royaume-Uni, qui relie les excédents alimentaires des magasins à des associations locales, illustrent les efforts pour minimiser les pertes alimentaires et maximiser la durabilité.

    En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent environ 10 millions de tonnes de produits par an, avec une valeur commerciale estimée à plusieurs milliards d’euros [4].

    La part de gaspillage au sein des déchets alimentaires varie beaucoup selon les étapes de la chaîne alimentaire, atteignant 76 % au niveau des ménages [3].

    La France s’est ainsi fixée comme objectif de réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d’ici 2025 par rapport aux niveaux de 2015 [6].

    8. Imprimantes alimentaires 3D

    Les imprimantes alimentaires 3D ouvrent de nouvelles possibilités pour les régimes personnalisés et la création de repas à base de protéines alternatives.

    Des startups comme SavorEat en Israël, qui utilise des robots chefs et des ingrédients non-OGM pour imprimer de la viande végétale, et COCUUS en Espagne, qui produit des analogues de protéines animales à l’aide d’imprimantes laser 2D/3D et de bioprinting, montrent comment cette technologie peut révolutionner la production alimentaire.

    Le marché de l’impression 3D alimentaire devrait atteindre 0,68 milliard USD en 2024 et croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 31,57 %, pour atteindre 2,71 milliards USD d’ici 2029 [2].

    L’impression 3D alimentaire continue de se perfectionner, avec des innovations présentées lors d’événements tels que le CES, démontrant le potentiel de cette technologie pour révolutionner la production alimentaire [6].

    Ces tendances montrent que l’industrie alimentaire évolue rapidement vers des pratiques plus durables et personnalisées.

    Les innovations en matière de protéines alternatives, de nutraceutiques, de digitalisation et de réduction des déchets sont en train de redéfinir les attentes des consommateurs et les méthodes de production.

    Le SIRHA 2025 sera sans aucun doute une vitrine de ces évolutions passionnantes, offrant un aperçu des technologies et des stratégies qui définiront l’industrie alimentaire de demain.

    Affaire d’Idées aura plaisir à apporter son savoir-faire aux exposants de ce salon. Basé non loin d’Eurexpo, expérimenté sur ce salon, nous accompagnons déjà plusieurs projets passionnants, et sommes à votre écoute pour réaliser le stand qui vous permettra d’avoir un impact au SIRHA.